L’uvéite est une des affections oculaires les plus fréquemment rencontrées chez le cheval, connue depuis très longtemps et répartie mondialement. Ses conséquences pour la vision sont mauvaises, puisqu’elle est considérée comme la première cause de cécité dans cette espèce Elle est répartie en deux catégories : un épisode aigu isolé causé par une étiologie oculaire, systémique ou néoplasique, et l’uvéite récurrente équine, à composante immuno-modulatrice. Une crise isolée pouvant fréquemment devenir récurrente, aux effets à long terme très délétères pour la vision. L’uvéite est également de grande importance pour le marché de la filière équine puisqu’elle fait partie de la liste des vices rédhibitoires dans le cadre d’une visite d’achat.
Il est primordial de savoir reconnaître précocement une crise d’uvéite afin de traiter le plus rapidement possible avec les traitements adéquats. Une fois la crise aiguë soignée, il est important de gérer les récidives éventuelles (ou avérées). L’une des techniques de choix qui se répand depuis une petite dizaine d’années est l’injection intra-vitréenne de gentamicine micro-dosée (4 ou 5 mg).
Cette injection se réalise en clinique dans un environnement calme sur cheval debout sédaté, blocs anesthésiques palpébraux et une anesthésie locale topique. Les complications liées à l’injection sont faibles mais existent, avec essentiellement le développement ou la maturation d’une cataracte déjà existante, ou une cécité liée à une dégénérescence de la rétine. Les séquelles déjà présentes au moment de l’injection (synéchies, cataracte) ne rétrocèdent malheureusement pas. Le taux de succès de cette injection est très satisfaisant (plus de 90% d’absence de récidive à long terme sur des uvéites associées à la leptospirose), et son coût est bien moindre que les techniques chirurgicales plus invasives (vitrectomie, implant suprachoroïdien de cyclosporine).